samedi 22 juin 2013

Nicolas B. joue et perd

Nicolas B. c'est Nicolas Bernard-Buss, militant anti-mariage homosexuel et cadre fondateur du mouvement des "Veilleurs". 


Il a été condamné, mercredi 19 juin, à quatre mois de prison dont deux avec sursis, pour rébellion et fourniture d'une identité imaginaire, et à une amende de 1 000 euros pour refus de prélèvement de son ADN et de ses empreintes.Il dort désormais à la prison de Fleury-Mérogis.

Il est bien sûr soutenu par la désormais classique clique d'élus et personnalités réactionnaires de service Charles Beigbeder, Béatrice Bourge, Christine Boutin, le Général Bruno Dary, Chantal Delsol,  Jean-François Legaret, Charles Millon ou encore Philippe de Villiers. 

Cette nébuleuse catholique-réactionnaire veut faire passer Nicolas Bernard-Buss pour un héros sacrifié injustement puni par la "Dictature Socialiste", le premier prisonnier politique, un grand délire de persécution politique dans lequel une certaine légitimité, leur légitimité serait supérieur à la légalité des lois.
 
Car, il ne faut pas se méprendre. Nicolas Bernard-Buss n'a pas été condamné par une autorité politique mais bien par un juge au sein d'un tribunal et dans le cadre des règles légales.

Il aurait pu être jugé dans une des deux chambres dédiées aux comparutions immédiates où la justice se pratique à grande vitesse, enchaînant les dossiers et les prévenus, où il n'est pas rare que les naufragés de la société se prennent en dix minutes chrono 6 mois ou 3 ans fermes, avec un avocat commis d'office qui a survolé le dossier en 5 minutes, sans expertise psychiatrique, ni même la présence des plaignants même pas convoqués pour l'occasion.
Non, il a été condamné par la 16e chambre, spécialisée dans les dossiers de stupéfiants et proxénétisme, qui venait d'être libérée suite à l'annulation procès de l'affaire Zahia. 

Si quelqu'un est bien responsable de l'incarcération de Nicolas B. c'est bien Nicolas B. : il était déjà passé en comparution immédiate, le 28 mai, à la suite d'une manifestation non autorisée sur les Champs-Élysées et avait alors été condamné à 200 euros d'amende avec sursis pour non-dispersion d'un rassemblement non autorisé, entrave à la circulation et aussi fourniture d'identité imaginaire, condamnation pour laquelle le Parquet a fait appel.
Et voilà, qu'il se pointe à peine 15 jours plus tard, avec la même morgue, le même sentiment d'impunité surfant sur la confusion entre légitimité et légalité.

Comme le subodore Gilles Devers sur son blog Actualités du droit :
Un jeune homme en prison, pour une courte peine, c’est une décision lourde, mais c’est du quotidien, et surtout, c’est l’application de la loi. Une fin de manif qui part en sucettes, des accrochages avec les flics et des attitudes d’insubordination face aux forces de l’ordre,… un vieux film, et ce n’est pas la première fois que ça se finit avec de la prison ferme. Ce qui est plus inhabituel, c’est le mandat de dépôt immédiat. Mais je subodore que l’attitude à l’audience n’a peut-être pas été au niveau de ce que doivent être les relations dans un Palais de Justice. Le tribunal, expérimenté, doit jauger la situation pour voir où le prévenu en est dans son rapport à la loi, et a priori les réponses ont été un peu décevantes… 
Le Justice est passée sans doute sévèrement mais bien moins que ce que prévoit la loi pour le seul chef d'accusation de rébellion :  1 an d'emprisonnement et de 15000 euros d'amende.

Nicolas B. n'est pas un héros, ni un prisonnier politique. Mais un militant contre la mariage pour tous pas très malin et un peu buté qui a confondu légitimité et légalité de ses actes.

1 commentaire:

  1. On voit bien que le commentaire est fait par un héron de gôche, sinon que de protestations

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