lundi 29 juin 2015

La guerre de civilisation, le dérapage de Valls

« Nous ne pouvons pas perdre cette guerre parce que c’est au fond une guerre de civilisation. C’est notre société, notre civilisation, nos valeurs que nous défendons »
La petite phrase de prononcée par Manuel Valls fait à juste titre débat. Elle reprend la vieille rhétorique des droites extrêmes qui voudrait qu'il y ait un choc des civilisations entre un Occident supposé chrétien et une civilisation islamique supposée vouloir la mort de notre mode de vie. Cet Occident chrétien, vieux fantasme des droites extrêmes européennes, n'existe que dans le cadre d'une opposition supposée à un ennemi commun : hier le judaïsme et le communisme, aujourd'hui l'Islam.

Le terme même de civilisation est ici très mal approprié dans les circonstances actuelles pour désigner une infime minorité agissante à la barbarie repoussante et sans limite.
Hier avec le fameux discours de Dakar de Nicolas Sarkozy, le terme de civilisation est aujourd'hui utilisé à mauvais escient. Quant au principe de guerre de civilisation, il est vraiment inadéquat sauf à s'inscrire dans une rhétorique et une idéologie extrémistes. 

A ce que je sache, nous sommes en guerre que contre quelques groupuscules obscurantismes, pas contre un ensemble hétéroclite d'états ou de peuples, ou une très large communauté de croyants.

Les mots ont un sens et je partage le malaise de certains à gauche face à un discours guerrier et simpliste peu respectueux de la réalité et excluant de fait une partie de nos concitoyens...

jeudi 11 juin 2015

Valls : se noie au milieu du guet



Il a beau jouer l'accablement et la victime expiatoire, Manuel Valls a bien fait un grosse connerie. D'ailleurs, ses petits camarades du gouvernement le savaient avant même son départ de Poitiers. Selon Le Canard Enchaîné, "Yves Colmou (son conseiller politique, ndlr)Jean-Christophe Cambadélis et Jean-Marie Le Guen avaient, tour à tour, essayé de le dissuader d’entreprendre ce voyage". Même François Hollande, s'en est ému : " Manuel est gonflé d'agir ainsi ".
Et Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères de renchérir : " L'exercice de l'Etat n'est pas le bon plaisir ".
Manuel Valls a bien utilisé les moyens de l'Etat mis à sa disposition de part sa fonction de premier ministre pour effectuer un voyage privé entre le Congrès Socialiste de Poitiers et un match de football à Berlin.

A l'heure où il impose une austérité sans précédent sur les services publiques, les collectivités locales et les organismes sociaux, la révélation de ce voyage est dévastatrice. 
Bien plus, Manuel Valls continue à s'accrocher au caractère officiel de sa visite berlinoise tentant de circonscrire le feu médiatique à la seule présence de ses enfants.

Monsieur Valls oublie qu'il est le représentant d'un parti de Gauche porteur d'une culture diamétralement opposée à celle d'un Nicolas Sarkozy. Alors qu'à droite, des Sarkozy ou des Balkany peuvent abuser des moyens offerts par leurs fonctions sans susciter l’opprobre de leur famille politique, il en est pas de même à Gauche comme en témoigne la très récente et douloureuse affaire Cahuzac.

Aujourd'hui, Manuel Valls persiste dans l'erreur et l'aveuglement. Jusqu'où ira sa descente aux enfers ?