jeudi 26 janvier 2017

Une nouvelle espèce de politiciens : les Macronlistes


Emmanuel Macron et Gérard Collomb

Avant même le second tour des primaires citoyennes, les grandes manœuvres battent leur plein au sein même du Parti Socialiste.
Suite au départ de François Mitterrand, les différents congrès du PS n'ont jamais su arbitrer, ni réconcilier les deux ailes du parti, avec d'un côté une gauche socialiste et de l'autre un centre-gauche réformateur. La notion de motion majoritaire, sorte de deal entre éléphants du PS, avait permis de sauver les apparences. François Hollande, pourtant homme d'appareil roublard et avisé (il a été premier secrétaire pendant près de onze années !), n'a su maintenir la cohésion au sein du PS pendant son quinquennat, ni même trancher, si ce n'est qu'en contribuant à placer Emmanuel Macron en orbite.

Malgré un calendrier réduit taillé sur mesure pour le président sortant, ces primaires se sont déroulées au mieux avec une bonne organisation certes perfectible et des débats d'un bon niveau et dans une atmosphère de respect mutuel.
Pour ce second tour opposant Manuel Valls à Benoît Hamon, on retrouve le clivage interne du parti, ce qui est somme toute normal.
Sans préjugé du résultats de dimanche prochain, le PS élargi à ses plus proches alliés aura un candidat officiel, celui issu de ces primaires.


Hélas, certains s'activent déjà en sous-main prêts à refuser le verdict populaire pour aller rejoindre et soutenir Emmanuel Macron comme si on pouvait s'inscrire dans le principe de ces primaires le dimanche matin et le rejeter le dimanche soir.


D'autres ont allègrement franchi le pas, comme Gérard Collomb, le maire de Lyon et de nombreux cadres de la Fédération du Rhône, y compris le premier fédéral chargé théoriquement de l'organisation de ces primaires. L'exemple de Lyon est le plus connu mais la presse cite déjà des noms de figures du PS qui préparent leur reconversion au bougisme macroniste.


Je suis choqué par l'attitude des macronlistes, ces politiciens qui ont pu faire leur trou grâce à l'appareil militant et aux sympathisants socialistes et qui quand le ciel s'assombrit renient leur propre parti pour tenter de sauver les meubles auprès d'Emmanuel Macron, un candidat ni de droite, ni de gauche et sans programme.


Cette négation du vote populaire et du soutien passé et présent du parti est scandaleuse car elle nourrit encore une fois l'idée que les élus ne tiendraient leur légitimité que d'eux-même et pas d'un collectif militant ou citoyen.


Le macronliste est sans nul doute un des pires vestiges d'une pratique politique obsolète.