samedi 29 juin 2013

Mélenchon voyage sur Air Grande Gueule

C'est un post un peu facile sur lequel il est facile de faire du flux et pour lequel je vais sans doute me faire taper les doigts.

Mais vraiment, Jean-Luc Mélenchon est un bon client. Et quand il déclare au salon de l'aéronautique du Bourget :
"Moi, quand je voyage, je voyage en classe affaires. J'ai passé l'âge d'aller me faire briser le dos à la classe économique."
...cela me fout hors de moi ! Merde quoi ! A quoi joue-t-il ? Alors que le vote Front National progresse à vitesse galopante au sein des classes populaires, vivier historique des partis ouvriers et que la tactique ouverte de clivage du Front de Gauche n'a aucun résultat (voir les résultats des dernières élections), voilà notre chevalier blanc de la Gauche qui en remet une couche.
Il est dans son droit de préférer la classe affaire à la classe économique, pour une question de confort ou tout simplement pour pouvoir travailler pendant ses déplacements.
Mais de là à le déclarer et le revendiquer publiquement, il y a un pas que n'hésite pas à franchir Mélenchon, histoire de faire une petite phrase qui va faire le buzz.
Cependant, quand on est chef d'un parti ouvrier censé relayer les revendications et les difficultés des français les plus touchés par la crise et les mutations économiques et sociales, on évite ce genre de saillies intempestives qui accréditent le crédo frontiste du "tous pourris".

A moins que la grande tactique sous-jacente soit de pousser encore plus d'électeurs vers les filets nauséeux  frontistes... Jean-Luc Mélenchon et tous les leaders de la gauche ont des responsabilités car désormais, ils sont aussi bien jugés sur leurs actions que sur leurs comportements, ce qu'on appelle la gouvernance.




Illustration : l'excellent Tropical Boy



lundi 24 juin 2013

L'affaire Tapie s'emballe : Nanard convoqué par la Justice

 
Inconnu manquant au casting


Jean Peyrelevade, ex-président du Crédit lyonnais, de 1993 à 2003 s'est confié aux Échos et estime qu'à propos de l'affaire de l'arbitrage controversé rendu en faveur de Bernard Tapie, que désormais rien ne pourra arrêter la justice.

Il donne d'ailleurs son sentiment sur cette affaire et sur l'omerta qui l'entourait :

"En tant que président du Crédit lyonnais de 1993 à 2003, je connais assez bien ce dossier et, depuis de nombreuses années, j'avais la conviction qu'il s'agissait d'une conspiration. Mais je parlais dans le désert et j'estimais la partie presque perdue. Tout a changé depuis quelques semaines".
et d'ajouter que :
"La thèse du vol par le Crédit Lyonnais n’a jamais été démontrée – et pour cause – et pourtant, pendant toutes ces années, M. Tapie a réussi à installer sa vérité dans l’opinion publique, chez certains politiques et journalistes, et même à certains moments parmi les responsables du CDR, la structure chargée de gérer le passif du Crédit Lyonnais."
Les divers acteurs sont tour à tour convoqués et confondus dans cette affaire qui est désormais qualifiée par la Justice d'"escroquerie en bande organisée".

Alors qu'il est question de mettre en examen Bernard Tapie, principal bénéficiaire de l'arbitrage, il semble que le rôle décisif d'un certain décideur politique n'ait pas encore fait l'objet d'un examen approfondie.

Toutefois, il ne faut pas préjuger de la suite de cette instruction qui avance désormais à grands pas. 

samedi 22 juin 2013

Nicolas B. joue et perd

Nicolas B. c'est Nicolas Bernard-Buss, militant anti-mariage homosexuel et cadre fondateur du mouvement des "Veilleurs". 


Il a été condamné, mercredi 19 juin, à quatre mois de prison dont deux avec sursis, pour rébellion et fourniture d'une identité imaginaire, et à une amende de 1 000 euros pour refus de prélèvement de son ADN et de ses empreintes.Il dort désormais à la prison de Fleury-Mérogis.

Il est bien sûr soutenu par la désormais classique clique d'élus et personnalités réactionnaires de service Charles Beigbeder, Béatrice Bourge, Christine Boutin, le Général Bruno Dary, Chantal Delsol,  Jean-François Legaret, Charles Millon ou encore Philippe de Villiers. 

Cette nébuleuse catholique-réactionnaire veut faire passer Nicolas Bernard-Buss pour un héros sacrifié injustement puni par la "Dictature Socialiste", le premier prisonnier politique, un grand délire de persécution politique dans lequel une certaine légitimité, leur légitimité serait supérieur à la légalité des lois.
 
Car, il ne faut pas se méprendre. Nicolas Bernard-Buss n'a pas été condamné par une autorité politique mais bien par un juge au sein d'un tribunal et dans le cadre des règles légales.

Il aurait pu être jugé dans une des deux chambres dédiées aux comparutions immédiates où la justice se pratique à grande vitesse, enchaînant les dossiers et les prévenus, où il n'est pas rare que les naufragés de la société se prennent en dix minutes chrono 6 mois ou 3 ans fermes, avec un avocat commis d'office qui a survolé le dossier en 5 minutes, sans expertise psychiatrique, ni même la présence des plaignants même pas convoqués pour l'occasion.
Non, il a été condamné par la 16e chambre, spécialisée dans les dossiers de stupéfiants et proxénétisme, qui venait d'être libérée suite à l'annulation procès de l'affaire Zahia. 

Si quelqu'un est bien responsable de l'incarcération de Nicolas B. c'est bien Nicolas B. : il était déjà passé en comparution immédiate, le 28 mai, à la suite d'une manifestation non autorisée sur les Champs-Élysées et avait alors été condamné à 200 euros d'amende avec sursis pour non-dispersion d'un rassemblement non autorisé, entrave à la circulation et aussi fourniture d'identité imaginaire, condamnation pour laquelle le Parquet a fait appel.
Et voilà, qu'il se pointe à peine 15 jours plus tard, avec la même morgue, le même sentiment d'impunité surfant sur la confusion entre légitimité et légalité.

Comme le subodore Gilles Devers sur son blog Actualités du droit :
Un jeune homme en prison, pour une courte peine, c’est une décision lourde, mais c’est du quotidien, et surtout, c’est l’application de la loi. Une fin de manif qui part en sucettes, des accrochages avec les flics et des attitudes d’insubordination face aux forces de l’ordre,… un vieux film, et ce n’est pas la première fois que ça se finit avec de la prison ferme. Ce qui est plus inhabituel, c’est le mandat de dépôt immédiat. Mais je subodore que l’attitude à l’audience n’a peut-être pas été au niveau de ce que doivent être les relations dans un Palais de Justice. Le tribunal, expérimenté, doit jauger la situation pour voir où le prévenu en est dans son rapport à la loi, et a priori les réponses ont été un peu décevantes… 
Le Justice est passée sans doute sévèrement mais bien moins que ce que prévoit la loi pour le seul chef d'accusation de rébellion :  1 an d'emprisonnement et de 15000 euros d'amende.

Nicolas B. n'est pas un héros, ni un prisonnier politique. Mais un militant contre la mariage pour tous pas très malin et un peu buté qui a confondu légitimité et légalité de ses actes.

vendredi 14 juin 2013

Chroniques de l'intolérance : l'Affiche censurée


Je ne vais pas m'étendre trop longtemps sur les circonstances de cette affiche pour le film "L'inconnu du Lac" du réalisateur Alain Giraudie.

Ce film qui se présente comme un "thriller gay" a obtenu le Prix de la mise en scène, Un Certain Regard au Festival de Cannes 2013.

Suite à des plaintes l'Affiche a été retirée dans les villes de Versailles et Saint-Cloud : cachons ce baiser que nous ne saurions voir !
Bien sûr, les responsables politiques de Versailles nient toute censure et renvoient à la régie publicitaire, JC Decaux qui elle affirme avoir agi sur demande des deux municipalités concernées.
Le mot censure est bien évité mais ce retrait est bien la conséquence de demandes répétées d'habitants de ces deux villes pour lesquels un simple échange de baiser entre deux hommes semble inacceptable.

Les réseaux sociaux sont vite entrées dans la discussion avec hélas un franc refus de l'homosexualité (ce n'est jamais de l'homophobie !).

L'imagination ou la perspicacité de pourfendeurs d'affiche va très loin avec cette fulgurance d'un commentateur qui dénonce l'immoralité d'un scène de fellation dûment affichée !
Est-ce une lente cécité visuelle qui m'atteint ou un reste de candeur juvénile mais j'ai mis beaucoup de temps à trouver la scène incriminée.

Vous aussi, saurez-vous la retrouver ?



Les Versaillais et les Clodoaldiens (habitants de Saint-Cloud) sont décidément bien habiles à traquer les comportements homosexuels. 
Encore une petite manif' pour tous pour le fun ? 

lundi 10 juin 2013

En France aussi, le retour des bruits de bottes


 Sommes-nous à la veille d'un nouveau putsch militaire ?

Ce n'est pas une certitude mais il a bien des rumeurs sur des éventuels dérapages d'officiers royalistes qui rêvent de renversement de la République par la Troupe.

Des rumeurs relayée par le blog Secret Défense de Jean Dominique Merchet, ce dernier faisant autorité dans le domaine des questions de défense.

Les généraux putschistes d'Alger

Dans son article intitulé "Cette extrême-droite qui fantasme sur un coup d’Etat militaire", il dit clairement qu' « Un groupe royaliste qui se revendique du Printemps français appelle à un «coup de force» de la part d’officiers catholiques ».

Ce groupe baptisé Lys Noir a publié dans sa revue, "La Revue de l'Arsenal" un appel en direction des officiers catholiques-traditionnalistes afin de renverser François Hollande et le gouvernement.

A l'origine de cette fronde né dans la nébuleuse du Printemps Français, les manifestations pour tous et surtout la mise en cause lors de ces manifestations d'un certain nombre d'officiers (voir Lettre ouverte au Président de la République après la rafle des Champs-Élysées du 25 mai 2013) ou de leurs enfants plus habitués au grandes messes catholiques qu'à faire le coup de poing avec les CRS dans les rues de la capitale.

Leurs  propos sont clairs, proclamant sans détour vouloir en finir avec la République :
" Un ou deux colonels et une douzaine de capitaines séditieux… Deux régiments dans Paris et les autres qui ne s’y opposeraient pas… Nous n’avons besoin que de cela pour imposer nos vérités aux flics franc-maçons et aux flics racailles qui nous ont encore montré, dimanche, de quel coté ils étaient avec un score de 300 arrestations – et une centaine encore lundi – alors que l’on ne dénombrait que 30 arrestations lors de la descente de la Katiba racaille qui commença à piller le centre de Paris lors de la fête donnée par les Quataris du PSG …"
Après leur putsch, ils ont déjà en tête de leur junte une troïka de généraux : Benoît Puga, le chef d’état-major particulier du président de la République dont le frère est  l’abbé Denis Puga, un prêtre intégriste qui officie à Saint-Nicolas-du Chardonnay, Pierre de Villiers, numéro deux des Armées et frère cadet du vendéen Philippe de Villiers et Bruno Dary, ancien Gouverneur militaire de Paris, un des organisateurs de la Manif pour tous.

On pourrait rire de ces fantasmes anarcho-royalistes mais il existe bien une exaspération au sein des Armées liée à la réduction du budget militaire (dont d'ailleurs Jérôme Cahuzac aurait fait les frais) sur fond de radicalisation de la droite. Cette même droite fait souvent preuve d'une certaine inconséquence en mettant en cause régulièrement la légitimité de François Hollande et son gouvernement.

Lors de la visite de François Hollande au 12ème régiment de cuirassiers d’Olivet dans le Loiret, les militaires avaient été préventivement désarmés...

samedi 8 juin 2013

Vous avez dit "Classes Moyennes" ?

Vous avez dit "Classes Moyennes" ? 
Sans le savoir vous venez de relancer un débat vieux de deux siècles qui depuis n'a cessé de diviser politiciens, économistes et sociologues. Le bon vieux Karl Marx n'y échappe pas, lui qui avait déjà au XIXe siècle pronostiqué leur déclin.

Le question est revenu sur le devant de la scène des Left_Blogs avec un questionnement sur l'impact de la réforme de la politique familiale annoncée par Jean-Marc Ayrault.
Cela commence avec Jegoun et son article "L'UMP et la théorie des classes" en passant par Dédalus et son "Le matraquage fiscal et les classes moyennes" avec un véritable questionnement sur cette catégorie à laquelle s'identifie spontanément les trois quarts des Français.

Source : Observatoire des inégalités

Alors que la frontière entre classes populaires et classes moyennes ne recouvre plus depuis la désindustrialisation et la tertiairisation du pays la vieille distinction entre cols bleus et cols blancs, les classes moyennes sont devenus un groupe très hétérogène auquel s'identifie une population qui se considère ni pauvre, ni riche. 

Classes Moyennes, grandes disparités
Le terme recouvre de grandes disparités de revenus et de situation. En cette appellation vont se reconnaître des personnes qui s'estiment sorties d'un système social précaire tout comme des gens gagnants plus qu'honorablement leur vie. Les premiers s'estiment avoir su maintenir un certain niveau de vie ou s'être élevé socialement de manière significative. Les seconds peuvent estimer gagner très bien leur vie mais bien moins que les 1 ou 2 % des mieux lotis sachant que la courbe des revenus est fortement ascensionnelle sur ces dernières tranches.
Pour les revenus, les économistes, statisticiens ou sociologues utilisent souvent les déciles afin d'éviter de travailler sur des moyennes qui cachent de grandes disparités, mais il ne faut pas oublier que les 1 % de la population touchant les plus hauts revenus les disparités sont vertigineuses (1).

Échelle des revenus déclarés par unité de consommation en 2010 (source INSEE)


Au-delà des revenus, le patrimoine
Autant, les revenus des Français sont systématiquement passés au crible, analysés, mesurés ou sondés autant le patrimoine reste un éternel inconnu ignoré et mal mesuré. Un situation bien paradoxale alors que le patrimoine reste un élément essentiel conditionnant l'appartenance à une classe ou à une autre.
Débattre uniquement sur les revenus est insuffisant si on ne prend pas en compte l’interaction du patrimoine sur le niveau de vie et les phénomènes de surclassement ou de déclassement.
Il serait donc illusoire de seulement identifier les classes moyennes à leurs revenus sans en même temps y corréler la notion de patrimoine.
L'accumulation du patrimoine tout au long de la vie ou par héritage change de façon déterminante la perception des niveaux de revenus, c'est à dire la notion de bien-être matériel. Ainsi, le patrimoine préféré des Français, l'immobilier, n'est pas sans impact dans les grandes zones urbaines ou les zones sous pression où le coût du logement est significatif.
Dans ces zones au-delà des inégalités de revenus, la question patrimoniale est un élément souvent prépondérant hélas peu pris en compte, un exemple flagrant de l'utilité de corréler revenus et patrimoine.


Références : 

mardi 4 juin 2013

Occupy Gezi, le "Printemps turc" en image



Un fil image du mouvement est actuellement disponible sur OccupyGezi qui montre l'ampleur et la force de ce mouvement, de ce que certains appellent déjà le "Printemps Turc".

Avertissement : certaines de ces images sont dures et peuvent choquer un public sensible.

 

lundi 3 juin 2013

Politique familiale : tout est bon pour contrer les manif' pour tous !







Finalement, le gouvernement a renoncé à moduler les allocations familiales. L'ensemble du monde syndicat de la CGT à la CFTC, et l'ensemble des associations représentatives de la famille était hostile à la remise en cause de l'universalité des allocations. Le gouvernement a choisi d'abaisser le plafond du quotient familial de 2 000 euros à 1 500 euros par demi-part fiscale. En clair, les familles les plus riches paieront davantage d'impôt, l'avantage fiscal maximal procuré par chacun de leurs enfants (les fameuses "parts" ou "demi-parts" supplémentaires) étant raboté.

Dans ce contexte de maîtrise des dépenses, cette mesure moins clivante devrait permettre de diffuser l'effort sur environ 1,3 million de foyers fiscaux, soit 12 % des ménages avec enfants.
La mesure sera sans doute moins drastique que celle prise par David Cameron qui a privé ou limité les allocations familiales 1,1 millions de ménages du Royaume-Uni.  Depuis janvier, les familles les plus riches n'ont plus droit aux allocations familiales. A partir d'un revenu annuel de 60 000 euros pour l'un des deux conjoints, les allocations sont réduites et elles disparaissent au-delà de 70 000 euros.

Cette mesure va sans doute faire des mécontents mais l'essentiel est sauvé alors que le déficit de la branche famille se monte à deux milliards d'Euro.

Pour la petite histoire, on peut aussi faire un raccourci à l'image de Bar, qui constatant la forte présence de familles nombreuses aisées dans les manifestations contre le mariage pour tous voit en cette mesure une nouvelle entrave à ces manifestations sans fin.


samedi 1 juin 2013

L'UMP revue par Buisson, une droite décomplexée


L'arrivée du conseiller occulte Patrick Buisson auprès de Nicolas Sarkozy a fondamentalement changé la position d'un grand parti uni de droite face à l'extrême-droite et ses idées.

Journaliste et conseiller en communication, Patrick Buisson s'est toujours positionné à la l'extrême-droite de la sphère politique avec un passage à Minute, au Crapouillot, puis à Valeurs Actuelles. Il se trouve vers le conseil en politique avec entre autres clients,  Philippe de Villiers ou de Alain Madelin.

Alors que Jacques Chirac a toujours tenu à maintenir un cordon sanitaire entre droite et extrême-droite, Patrick Buisson est approché en 2005 par Nicolas Sarkozy qui en fait un de ses conseillers au Ministère de l'Intérieur.

Depuis, il n'a eu de cesse de monter en puissance au sein de l'équipe Sarkozy. Après l'élection de 2007, il devient le conseiller le plus écouté de l'Élysée, entérinant un discours de plus en plus musclé mais aussi une redéfinition idéologique de la droite traditionnelle avec des influences de plus en plus marquées propres à l'extrême-droite. En 2012, Patrick Buisson s'oppose de plus en plus à Henri Guaino, conseiller spécial et plume de Nicolas Sarkozy. Il impose la référence aux "racines chrétiennes de la France".

« Nous avons reçu de nos parents comme un trésor des territoires où se dressent partout des cathédrales et des églises. Personne ne nous interdira de revendiquer nos racines chrétiennes ». 
Nicolas Sarkozy

Cet perméabilité idéologique ne permettra à Nicolas Sarkozy de remporter l'élection présidentielle de 2012 mais constitue une réelle ligne de fracture au sein de l'UMP entre tenant d'une "Droite Populaire" décomplexée (comprendre décomplexée vis à vis des idées d'extrême-droite) et une droite traditionnellement modérée. Cette fracture, on le retrouvera ensuite dans le combat sans merci que se sont livrés Jean-François Copé et François Fillon pour la direction de l'UMP.

L'influence reste prépondérante au sein de l'appareil de l'UMP comme le révèle cette semaine dans l'Express François Baroin. L'ancien ministre de l'économie qui n'a jamais caché son aversion pour une droitisation à outrance de l'UMP revient sur le cas Buisson :
"On assure une promotion à quelqu'un qui n'a aucune légitimité, pour parler au nom d'un peuple qu'il n'a jamais rencontré. Je ne connais pas l'état des relations entre ce monsieur et le président Sarkozy; je crois savoir que cette influence existe à l'intérieur de notre famille. Il vient de l'extrême droite, il a un projet politique, son influence est nocive, nous devons le combattre. C'est la même chose pour ses subordonnés. "
 Fidèle de Jacques Chirac, François Baroin rappelle sa position clairement hostile au Front National :
"Le FN, c'est l'extrême droite, l'ennemi irréductible des gaullistes, donc de l'UMP. Il faut rétablir le barrage établi par Jacques Chirac, qui a eu pour effet de faire éclater le FN en deux. Il y a aujourd'hui, à la droite de l'UMP, une trop grande porosité avec les positions traditionnelles de l'extrême droite, que ce soit sur le protectionnisme, les sujets de société ou encore l'Europe."
Un message hélas bien loin éloigné de la ligne de nombreux élus et militants de l'UMP qui comme on a pu le voir lors des manifestations anti-mariage pour tous ont clairement manifestés y compris après le vote de la loi au Parlement et sa validation par le Conseil Constitutionnel aux côtés du FN et de divers groupuscules d'extrême-droite.