Tout va très bien, Madame la Marquise,
Tout va très bien, tout va très bien.
Pourtant, il faut, il faut que l'on vous dise,
On déplore un tout petit rien ...
On connaît la célèbre chanson de Paul Misraki interprétée par l'orchestre de Ray Ventura et ses collégiens. C'est sous le signe de cette chanson que certains voudraient placer le 77e Congrès du Parti Socialiste, qui fait écho au satisfecit de l'actuelle direction du parti au soir des résultats du second tour des dernières élections départementales.
Pourtant la situation est loin d'être aussi satisfaisante. Le PS était au lendemain des élections législatives de juin 2012, le plus puissant parti politique français et était même historiquement au sommet de sa puissance : présidence de la République, majorité à l'Assemblée Nationale et au Sénat, présidence de 19 régions et de 51 conseils généraux et contrôle de la majorité des grandes villes.
Moins de trois ans après, le Parti Socialiste est devenu le troisième homme d'un système tripartite derrière la droite et l'extrême-droite, un parti malade qui a perdu près de la moitié de ses adhérents, une grande part de ses élus et cadres, et qui a divorcé de son électorat.
Aujourd'hui, alors que le Parti Socialiste organise son congrès de mi-mandat, certains dirigeants voudraient que ce qui doit être un outil pour rebondir après trois années politiquement désastreuses se borne à n'être que des petits accords politiciens, des arrangements d'appareils entre clans politiquement opposés mais toujours prompt à se partager les postes de direction.
N'en déplaise à messieurs Hollande et Valls, ce congrès ne doit pas être un simple arrangement d'appareil avec une mention majoritaire fourre-tout qui ferait l'impasse sur les véritables sujets.
La primaire socialiste de 2011 qui a permis l'élection de François Hollande a été une grand moment d'ouverture du parti à la société civile et citoyenne. Depuis, le parti n'a cessé de se refermer sur lui-même. Aujourd'hui, non seulement on veut fermer la porte mais aussi la verrouiller de l'intérieur.
Les militants socialistes ne peuvent se satisfaire d'une telle manœuvre qui éviterait les sujets qui fâchent à commencer par les orientations politiques, économiques et sociales de l'actuel gouvernement qui ne fait même plus consensus au sein même du parti et même y créer de la division. On comprend toute l'absurdité de la situation dans laquelle il faudrait taire ces divisions et espérer rebondir au sein électoral alors même qu'une large partie de l'appareil militant ni croit pas quand il n'y est pas ouvertement opposé. Ce congrès devrait-il aussi taire l'hémorragie des militants, la désaffection des sympathisants, l'abstention de notre électorat sans en analyser la cause, ni y remédier ?
Et pourtant, le Parti Socialiste reste un bel outil pour promouvoir un certaine idée de la société, sociale et écologique, et surtout le seul en capacité à s'opposer en 2017 au retour d'une droite extrême et à l'émergence de l'extrême droite. Il mérite bien une franche discussion.
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