samedi 1 juin 2013

L'UMP revue par Buisson, une droite décomplexée


L'arrivée du conseiller occulte Patrick Buisson auprès de Nicolas Sarkozy a fondamentalement changé la position d'un grand parti uni de droite face à l'extrême-droite et ses idées.

Journaliste et conseiller en communication, Patrick Buisson s'est toujours positionné à la l'extrême-droite de la sphère politique avec un passage à Minute, au Crapouillot, puis à Valeurs Actuelles. Il se trouve vers le conseil en politique avec entre autres clients,  Philippe de Villiers ou de Alain Madelin.

Alors que Jacques Chirac a toujours tenu à maintenir un cordon sanitaire entre droite et extrême-droite, Patrick Buisson est approché en 2005 par Nicolas Sarkozy qui en fait un de ses conseillers au Ministère de l'Intérieur.

Depuis, il n'a eu de cesse de monter en puissance au sein de l'équipe Sarkozy. Après l'élection de 2007, il devient le conseiller le plus écouté de l'Élysée, entérinant un discours de plus en plus musclé mais aussi une redéfinition idéologique de la droite traditionnelle avec des influences de plus en plus marquées propres à l'extrême-droite. En 2012, Patrick Buisson s'oppose de plus en plus à Henri Guaino, conseiller spécial et plume de Nicolas Sarkozy. Il impose la référence aux "racines chrétiennes de la France".

« Nous avons reçu de nos parents comme un trésor des territoires où se dressent partout des cathédrales et des églises. Personne ne nous interdira de revendiquer nos racines chrétiennes ». 
Nicolas Sarkozy

Cet perméabilité idéologique ne permettra à Nicolas Sarkozy de remporter l'élection présidentielle de 2012 mais constitue une réelle ligne de fracture au sein de l'UMP entre tenant d'une "Droite Populaire" décomplexée (comprendre décomplexée vis à vis des idées d'extrême-droite) et une droite traditionnellement modérée. Cette fracture, on le retrouvera ensuite dans le combat sans merci que se sont livrés Jean-François Copé et François Fillon pour la direction de l'UMP.

L'influence reste prépondérante au sein de l'appareil de l'UMP comme le révèle cette semaine dans l'Express François Baroin. L'ancien ministre de l'économie qui n'a jamais caché son aversion pour une droitisation à outrance de l'UMP revient sur le cas Buisson :
"On assure une promotion à quelqu'un qui n'a aucune légitimité, pour parler au nom d'un peuple qu'il n'a jamais rencontré. Je ne connais pas l'état des relations entre ce monsieur et le président Sarkozy; je crois savoir que cette influence existe à l'intérieur de notre famille. Il vient de l'extrême droite, il a un projet politique, son influence est nocive, nous devons le combattre. C'est la même chose pour ses subordonnés. "
 Fidèle de Jacques Chirac, François Baroin rappelle sa position clairement hostile au Front National :
"Le FN, c'est l'extrême droite, l'ennemi irréductible des gaullistes, donc de l'UMP. Il faut rétablir le barrage établi par Jacques Chirac, qui a eu pour effet de faire éclater le FN en deux. Il y a aujourd'hui, à la droite de l'UMP, une trop grande porosité avec les positions traditionnelles de l'extrême droite, que ce soit sur le protectionnisme, les sujets de société ou encore l'Europe."
Un message hélas bien loin éloigné de la ligne de nombreux élus et militants de l'UMP qui comme on a pu le voir lors des manifestations anti-mariage pour tous ont clairement manifestés y compris après le vote de la loi au Parlement et sa validation par le Conseil Constitutionnel aux côtés du FN et de divers groupuscules d'extrême-droite.

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